vendredi 16 mars 2012

Retour en voiture

Je suis revenue en voiture après avoir passé plusieurs heures dans un jardin, à l'ombre.

La lumière à travers les arbres, au bord de la route, avait la qualité particulière de la lumière d'été en France. Une sorte de lumière de juin. Quelles sont les caractéristiques des soirs d'été, du point de vue de la lumière ? Difficile à expliquer. La lumière a été forte, dure, voire blanche, durant toute la journée. Aujourd'hui, je ne dirai pas qu'elle a été blanche, mais disons : éclatante.

Mais voilà que le jour va tomber. La lumière perd en intensité, gagne en couleur, elle se charge d'or, d'ambre, de douceur. Les arbres - dont elle a tracé avec austérité les contours, en plein midi - sont colonisés par une poudre soyeuse qui les enveloppe d' un halo.

Cette sorte bien précise de lumière, je l'ai vue enfant, chez mes grands parents, dans leur maison, ado, chez moi. Il me semble que je l'ai perdu de vue à Paris, sauf certains soirs de juin lors de fêtes chez une amie à Montmartre. Puis, en quittant la France, j'ai tellement souvent vécu proche de la campagne que je l'ai connu avec surabondance.

Pourtant, il y a une différence. Quand on a de la chance, en France, on peut vivre de lentes soirées au cours desquelles la lumière du soleil décline si lentement qu'on a le temps de la savourer. Peut-être même est-ce plus beau dans le Nord de l'Europe. Alors que dans tous les pays où je vis, plus proches de l'équateur, cette fin du jour est plus rapide, commence très tôt et finit tôt. Tout est finit à 19 heures, largement.

Voilà pourquoi il faut absolument la vivre, avec précision. Elle est si facile à louper. Je voudrais bien avoir dans ma vie future juste les moyens de ma subsistance et de ne pas perdre les soirs d'été.



(Je dis ça, mais je me dis aussi que les après midi d'hiver, parfois, ne sont pas mal non plus).

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