samedi 7 avril 2012

La vie est dure

Et voilà. Je recommence et aussitôt je m'arrête.

Qu'il est loin le temps des blogs. Il faut dire que je travaille à un projet qui me prend du temps.

La chaleur n'a cessé d'augmenter. Pleine de promesses.

L'autre jour, il faisait selon internet 38, je me suis trouvé dehors. Voilà, je suis descendue de la voiture, et je me suis dirigée vers un bâtiment, entouré de pelouse, de fleurs et de buissons.

Dans cette chaleur extrême (mais pas humide), une odeur m'a frappée, une bonne odeur, je le précise, dans un pays qui ne sent pas toujours très bon. Une odeur de pin, de sève, très forte, un peu méditerranéenne. J'ai essayé d'identifier la source, impossible.

A la maison, je ne mets pas la clim, et je ferme tous les rideaux et stores. Il fait très chaud, mais dans l'ombre, et en prenant quelques douches, c'est très bien. La cuisine est impraticable, mais d'un autre côté, quand j'en sors, le salon me parait un havre de fraicheur ombreuse...

J'aime cette époque. Pourvu que je supporte de la même façon la montée de la chaleur. Il se dit que cela peut aller jusque 45 ou 50. J'espère que les 50 sont pour dans un mois, que je puisse apprécier les 40.


mardi 27 mars 2012

Climat

Il fait 30, et 20 le soir, ce qui est raisonnable. Et donc agréable.

La poussière et la pollution volent cependant partout et couvrent les arbres.

J'ai croisé un camion couché sur le côté et renversé. Comme si un enfant géant l'avait fait basculer d'un coup de pied.

dimanche 18 mars 2012

La France et la Non-France

Dans la Lenteur, Milan Kundera, que Dieu le bénisse, parle d'un intellectuel français pour qui le monde se divise en "la France et la Non-France aux provinces obscures".

C'est admirablement bien vu. Dans un autre de ses romans, il pointe avec une pertience délicieuse d'autres tares françaises (qu'on lui pardonne, n'est-ce pas, car tout de même il nous a fait la grâce de devenir quasi français, comme le monde entier devrait avoir le bon goût de le faire - en esprit, naturellement, pour ne pas contravenir aux circulaires Guéant, tout en respectant l'esprit actuel en matière d'immigration : devenir plus français que les Français).

Probablement, pour les habitants de la plupart des pays, il existe leur pays et leur non-pays. Ça n'est pas une spécificité française. J'ai bien vu l'oeil des mamies dans les marchés madrilènes, dès que j'ouvrais la bouche (en me taisant je pouvais avoir l'air espagnol) pour demander deux kilos de tomates. Avoir l'air aussi outrageusement non espagnol, c'était tout de même un peu louche. Mais les mamies madrilènes, me semble-t-il, ne demandent rien d'autre qu'une Espagne espagnole, et que le reste du monde reste chez lui peinard.

En France, on perçoit partout la supériorité française. Nous avons honte de notre président, parce qu'il nous fait honte, et qu'on n'admet pas, nous autres Français, de ne pas avoir un président dont on soit fiers, un nouveau Roi de France qui prenne cranement la suite des Philippe Auguste, Louis XIV et Napoléon. Nous avons la meilleure cuisine du monde, POINT. Boire un vin non-français ? Ah AH AH. En plus, on a inventé la liberté. Le reste du monde, ça n'est pas de sa faute, mais toute cette non-France, elle devrait tout de même se réveiller le matin avec comme unique objectif de réparer cette tare.

Montesquieu l'avait parfaitement vu : Comment peut-on être Persan ?



samedi 17 mars 2012

Construire la journée

Le travail de la mère. Du moins, je le vois comme ça.

Et le déséspérant élément de cette journée est le repas.Est-ce parce que je suis française ? Je ne sais pas. Mais je men rends compte de plus en plus.

Les enfants s'ennuyaient et j'ai donc proposé à mon plus jeune de préparer des oeufs mimosas, qu'il adore (préparation et dégustation).

Le plus grand est allé acheter des concombres et des tomates pour une salade tomates concombre mais riz, une originalité folle, mais il adore.

Le repas est maintenant attendu (à cause de ces micro évènements).

Fou.

Un jour, j'avais demandé à mon plus jeune fils à quoi servait une maman et après réflexion, il m'avait répondu :  à donner à manger.

Les mythes grecs, le cinéma, la lecture d'heures et d'heures d'histoire peuvent retourner dans leur bibliothèque.

Et le plus déconcertant, c'est que la personne qui cuisine le mieux dans la maison, est mon mari. Mais mon fils ne m'avait pas dit : à préparer des repas gastronomiques, juste : à donner à manger.

vendredi 16 mars 2012

Retour en voiture

Je suis revenue en voiture après avoir passé plusieurs heures dans un jardin, à l'ombre.

La lumière à travers les arbres, au bord de la route, avait la qualité particulière de la lumière d'été en France. Une sorte de lumière de juin. Quelles sont les caractéristiques des soirs d'été, du point de vue de la lumière ? Difficile à expliquer. La lumière a été forte, dure, voire blanche, durant toute la journée. Aujourd'hui, je ne dirai pas qu'elle a été blanche, mais disons : éclatante.

Mais voilà que le jour va tomber. La lumière perd en intensité, gagne en couleur, elle se charge d'or, d'ambre, de douceur. Les arbres - dont elle a tracé avec austérité les contours, en plein midi - sont colonisés par une poudre soyeuse qui les enveloppe d' un halo.

Cette sorte bien précise de lumière, je l'ai vue enfant, chez mes grands parents, dans leur maison, ado, chez moi. Il me semble que je l'ai perdu de vue à Paris, sauf certains soirs de juin lors de fêtes chez une amie à Montmartre. Puis, en quittant la France, j'ai tellement souvent vécu proche de la campagne que je l'ai connu avec surabondance.

Pourtant, il y a une différence. Quand on a de la chance, en France, on peut vivre de lentes soirées au cours desquelles la lumière du soleil décline si lentement qu'on a le temps de la savourer. Peut-être même est-ce plus beau dans le Nord de l'Europe. Alors que dans tous les pays où je vis, plus proches de l'équateur, cette fin du jour est plus rapide, commence très tôt et finit tôt. Tout est finit à 19 heures, largement.

Voilà pourquoi il faut absolument la vivre, avec précision. Elle est si facile à louper. Je voudrais bien avoir dans ma vie future juste les moyens de ma subsistance et de ne pas perdre les soirs d'été.



(Je dis ça, mais je me dis aussi que les après midi d'hiver, parfois, ne sont pas mal non plus).

jeudi 15 mars 2012

Vie sociale

Ma séance de socialisation a eu lieu. Faut-il dire que ça s'est bien passé, dans la mesure où ça ne s'est pas mal passé ?

Qu'est-ce que la vie sociale ? Quand on a des collègues, on sait pourquoi on les supporte. On peut aussi avoir des voisins de paliers fréquentables. Il y a les mères des amis de vos enfants. Tout ça a une logique. Là, il s'agit d'autres femmes dont le mari travaille et qui tuent le temps en activités inutiles diverses. On n'a pas forcément le choix. Tout le monde ne peut pas jacasser sur twitter(et dur este, ça commence à m'ennuyer).

La conversation a suivi certains chemins. Tout d'abord un récit d'accouchement et de premiers mois de la vie d'un bébé. C'est toujours un peu pareil, bien que chaque fois différent, mais on a souvent envie de raconter ses histoires d'accouchement. Le bébé était du reste charmant.

Ensuite, l'une d'entre nous a évoqué les problèmes d'installations et de travaux qu'elle rencontre chez elle. Je ne me souviens que des infiltrations d'eaux dues à la piscine. Tarte à la crème des conversations d'expat. Nous n'avons cependant pas entamé le chapitre des femmes de ménage qui font mal le ménage (la prochaine fois ?).

Après, j'ai parlé de couples mixtes. Tout est de ma faute, le sujet m'intéresse.

Je n'exclus pas totalement de finir par devenir très médisante d'ici deux à trois rencontres (j'adore les ragots) (je sais que c'est mal). Afin de préparer la thématique, j'ai recueilli quelques infos sur certaines personnes. Hinhin.

Ensuite c'était fini. Cette rencontre était absolument dénuée de tout intérêt, quoique pas intrinsèquement désagréable.

Nous nous revoyons la semaine prochaine. Il y a là un problème à résoudre. Quand je suis en société, je suis dans une sorte d'euphorie sociale basée sur rien, et un tropisme mécanique et irrésistible me pousse à insister pour qu'on se revoit. C'est ce que j'ai fait. A ne surtout pas réitérer.




mercredi 14 mars 2012

Du Philadelphia

...à la fraise.

Soleil

Soleil léger, chaleur supportable. Chaque fois qu'il y a un arbre, le soleil se glisse à travers ses branches et ses feuilles et c'est joli comme dans un poème. Songe à la douceur, d'aller là bas vivre ensemble...

Mais le plus souvent, le soleil n'éclaire que des rues grises, bordées d'ordures et de hauts immeubles, et le grouillement humain, vivant, palpitant, chatoyant, indestructible, inaltérable, du pays.

Nouvelles de la nuit

J'ai fumigé (encens), mis de l'antimoustique, glissé ma raquette électrique anti moustique partout et aucun moustique n'a troublé notre sommeil.

L'insomnie était là, certes, mais c'est tout.

J'ai eu une idée absolument formidable pour un roman, je me souviens d'avoir trouvé cette idée formidable mais je l'ai oubliée.

mardi 13 mars 2012

La course à la caucus, II

Rectification : ça serait pas mal de proposer un Depardieu en manneken piss pour faire avancer Sarko, et, en regard, un DSK manipulant le même organe pour faire avancer Hollande.

Non ?

La course à la caucus

Aujourd'hui, ou hier, je ne sais plus, Sarko est passé devant Hollande dans les sondages.

Je pense aux fous du volants. Je vois très bien Sarko pédaler, pédaler (poussé par Depardieu qui fait pipi), le visage crispé dans une grimace sarkozyste, et son visage s'illuminer de satisfaction, tandis qu'il se retourne vers Hollande, dont la physionomie, marque un dépit progressif, alors qu'il continue de pédaler furieusement, furieusement.

La caméra s'éloigne et montre, sur un nuage, le petit bonhomme Strauss-Kahn pouffant de rire tandis que l'ensemble du PS arbore des figures de smileys tristes. :(

Vive la politique, vive la démocratie.


L'attaque des moustiques

Pas dormi cette nuit. Plusieurs facteurs se sont conjugués.

La cortisone y est pour quelque chose. J'ai compris pourquoi le médecin qui me l'a prescrit m'a donné des somnifères (que je ne prends pas). Je virevolte dans mon lit, épuisée, à 3 heures du matin, après les deux bouffées de ventoline.

Les moustiques, une armée de moustiques, ont mené une attaque en règle. On a été piqué, on va voir si on chope la malaria. Mais en attendant, on entend leur bzzzkrieg et c'est insupportable.

Mon mari n'a donc pas dormi et fait lui aussi des bonds énervés avec rouspétance dans le lit.

Mieux, muni qu'une raquette électrique antimoustique, qui produit une décharge électrique et un éclair, il a chassé le moustique. On se serait cru sous les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Ça faisait clic clic et ça brillait (par éclairs et par vives lueurs, attention intertextualité). Du coup, j'ai piqué un fou rire, vers 4 heures du matin. "Je crois qu'ils ont compris", m'a-t-il chuchoté avec satisfaction. Mais il se trompait. Le moustique local ne pige rien.

Epuisée, j'ai dormi sur les six heures du matin. J'attends le coup de barre de l'après midi. En plus, j'ai vie sociale à midi. J'espère y parvenir.

Les zones résidentielles

Les zones résidentielles se ressemblent toutes par leur esprit. Voilà.

Attitudes

Juste en relation avec le post précédent.

Proust décrit toujours minutieusement les attitudes d'Oriane. Quand j'ai parlé des attitudes des dames de la bourgeoisie française, il faudrait aussi dresser une telle typologie. Et les typologies voisines. C'est à dire, des dames non bourgeoises, ou d'attitudes non bourgeoises. En effet, il y a des femmes qui sont de bonnes familes, riches, voire snob, mais qui n'ont pas ce genre d'attitudes. Je ne sais comment l'expliquer. C'est vraiment une certaine catégorie sociale, peut-être une sous catégorie ?

Ces attitudes m'ont frappé car j'ai été élevé dedans. Comment se transmettent-elles ? De mère en fille ?

Avec un peu de chances, demain, je pourrai prendre des notes (j'ai un tout petit peu de vie sociale).

J'ai aussi rencontré une dame qui a une attitude typiquement non maniérée. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Elle fait partie de ces femmes bien élevée qui affectent la simplicité. Elles sont les soeurs de celles qui agitent les mains, penchent la tête, prennent des positions de pieds inspirées de la danse classique, mais un petit génie leur souffle : reste droite, le menton haut, le dos droit, les pieds parallèles. Cependant, leur posture respire l'aisance en société. J'en connais trois, de ce genre. Mais leur attitude a ceci de particulier que (selon moi), elle part de l'attitude manierée, des regards ou gestes surexprimant l'intérêt pour ce que dit l'interlocuteur, pour refuser cette attitude, et maintenir le corps dans une retenue janséniste. Voilà. Janséniste. C'est le mot. Les ajnsénistes placent le dialogue non parlé dans le regard, et dans quelques petits gestes modestes et modérés des mains. Les mignonnes gestuées sont les héritières des femmes de la cour (elles peuvent en avoir la méchanceté). Elles mettent en scène leur attitude. Les autres réagissent par rapport à ça, et se contrôlent.

Me voilà obsédée des attitudes. J'ai une bonne raison.


Ce matin

Le temps est parfait en ce moment, juste parfait. L'air, pollué, certes, n'en est pas moins doux et frais. J'ai du aller dans un quartier verdoyant qui m'a rappelé le XVIème et certains quartiers de Madrid, avec de grands arbres partout. Les zones résidentielles se ressemblent toutes. Est-ce un effet de la mondialisation ?

Il s'agisait d'un lotissement ou quartier- je ne suis pas encore très familière avec la terminologie - plutôt chic. Non, franchement chic. On rentre dans le lotissement par une porte qui indique le nom de la zone. Les rues sont correctes, bien qu'on ne puisse pas y rouler vite en raison de leur etroitesse. Les maisons et immeubles se succèdent dans les rues, affichant toutes des styles différents, difficiles à classer, une sorte de style sans style et moderne. Les arbres et les plantes poussent dans une profusion aimable et une délicieuse absence de paysage. Aucun architecte urbaniste n'a réfléchi à l'ensemble, donc désordonné.

L'appartement était vaste, lumineux et chic. L'hotesse frêle, déterminée et élégante.

Ce qui m'amène à une question : sachant que cette femme était mince, voire maigre, et qu'elle avait les affectations familières des dames de la bourgeoisie française, son élégance en découlait-elle ? Du reste, était-elle seulement élégante ? Mieux observer la prochaine fois. Ballerines (provenance non notée), pantalon noir slim (l'absence de cuisses de la dame lui gardait une certaine élégance), pull noir très échancré avec bijou simple. Coiffure classique sans être stricte.
Mouvements : la tête incliné sur le côté, les gestes des mains. Lorsqu'elle parle, parfois, son regard fait le tour de la pièce pendant qu'elle commence sa période, et puis enfin de discours, quand elle en vient au fait, ou qu'elle questionne, le regard échappé revient se planter sur vous, avec netteté. Comme si elle faisait semblant de vous laisser aller pour tout d'un coup vous rattraper.
Ça n'est pas la première fois que je note cette attitude. Elle soutient généralement une rhétorique. Mais elle me semble marquée socialement.
Inscrite dans des gestes gracieux, et ponctués de sourires sociaux, ça me paraissait très bien. Je trouve assez admirable ce genre de personne. Ils sont efficaces socialement. Je voudrais bien l'être - mais ça me fatigue un peu, je dois dire. Il faudrait que je puise l'être sans fatigue.

Ah ! mon amie Emma utilisait ce genre d'attitude. Si Emma est une manipulatrice, dois-je en conclure que cette dame aux gestes fins l'est aussi ?

En revenant, j'ai dormi.


Est-ce que c'est une bonne idée ?

C'est la question que je me pose. Après les vies bloggesques que j'ai déjà eu, et celles que je n'ai pas réussi à tenir, est-ce que c'est une bonne idée de recommencer un nouveau blog ?

Pourquoi ne pas poursuivre les anciens ? Il y avait l'ancien blog triste, du temps où je bossais fort sur ma vie sociale, puisque l'on dit que c'est bien. Enfin, on ne dit pas que c'est bien, mais il est fort mal vu d'être un ours. Or, ma vie sociale était si déplaisante, quoique intéressante, que j'ai décidé de ne plus en avoir. Et ça se passe très bien. C'est même mieux.

Ensuite il y a eu le blog imaginaire, pas mal du tout, mais dont je ne fais que prolonger l'agonie. Mon alter ego imaginaire m'a apporté plein de choses... dont une partie a fondu comme neige au soleil. Elle a vécu tant de choses qu'elle n'est plus elle même et je ne sais plus où la retrouver. On ne peut pas être éternellement une post étudiante de 29 ans.

Après il y a a eu un certain nombre de tentatives plus ou moins confuses.

Est-ce une bonne idée ? Le seul moyen c'est d'essayer.